Chantal Thomass

Chantal-thomass_pin-upAfin d’attirer ses clients, le site mise sur une esthétique parfaite, en totale cohérence avec l’image de marque. Ainsi, le fond rose poudré, son effet “damassé” et les arabesques rappelle l’univers de la marque “froufroutante”, et recrée l’intimité d’un boudoir cher à la créatrice à la frange brune. En outre, la marque a résolument adopté un ton décalé, très ludique, pimpant, impertinent, fer de lance de sa communication. Le temps de charge des pages est, à titre d’exemple, représenté par des jambes en bas et porte-jarretelles courant sur le cadran d’une horloge. Le site apparaît comme une simple vitrine de la marque plus que réellement une boutique. Ce parti-pris explique la difficulté d’achat en ligne qui ne s’effectue pas sur le site mais sur celui d’Orcanta. Les produits ne sont donc pas présentés de façon claire, et ne sont pas bien détaillés. Force est de constater sur ce point une nette amélioration par rapport à l’ancienne version du site qui ne permettait pas de zoom sur les produits. Il n’est pas possible de voir la qualité des produits (non questionnable selon l’image de marque) par un effet de zoom avancé comme le proposent d’autres sites de vente de vêtement en ligne. Il n’y a également aucun guide explicatif des tailles ni de conseils à destination des consommatrices afin qu’elles choisissent un modèle adapté au mieux  à leurs envies et morphologies. Il convient toutefois de souligner que cela peut être dû à la philosophie de la marque qui se veut couture et donc ne considère pas utile de “s’abaisser” à des conseils marchands de distributeurs classiques.

La cible du site sont clairement les consommatrices de Chantal Thomass, consommatrices esthètes et averties qui pourraient se vexer d’être traitées comme d’ordinaires consommatrices de sous-vêtement. Ce qui est vendu sur le site ne sont pas des produits, ni même de la lingerie aussi luxueuse soit elle. Ce qui y est proposé, c’est une artiste, une Maison, une marque. L’on ne cherche pas à vendre mais à promouvoir un univers.

Cette stratégie très structurante s’incarne également dans le choix des mannequins. Contrairement aux autres marques de lingerie, Chantal Thomass ne met pas en scène des femmes pulpeuses, attirantes, permettant une identification poussée et mettant en valeur le corps de la Femme sublimé par sa lingerie. Au contraire, c’est le produit qui est mis en lumière et non celle qui le porte; on est clairement dans une logique de haute couture. Le digital chez Chantal Thomass et donc perçu comme faire valoir plus que comme outil de vente en ligne. Pourtant, développer une e-boutique pourrait être un bon relais de croissance pour la marque qui n’a quasiment pas de boutique en propre. L’entreprise n’est pas encore allée au bout de sa logique digitale.

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